
Mémoires de guerre 1941-1945
Résumé
« César avec la plume de Cicéron. »
Sigfried Siwertz, représentant du comité Nobel suédois, 1953
Moscou, 1942 :« Le moment était venu de révéler l'existence de ""Torch"" […]. Pour illustrer mon propos, j'avais dessiné un crocodile, et j'expliquai à Staline que nous avions l'intention d'attaquer le ventre mou de l'animal en même temps que son museau dur […].
Staline, dont l'intérêt était maintenant à son comble, s'exclama : ""Que Dieu fasse réussir cette entreprise !"" Lorsque je me levai pour prendre congé, il me dit d'un ton bien plus aimable qu'auparavant : ""Vous partez demain à l'aube. Pourquoi ne pas venir chez moi prendre quelques verres ?"" Je répondis que par principe, j'étais toujours partisan d'une telle politique. »
Casablanca, 1943 :« Je comprenais et j'admirais le comportement arrogant du général de Gaulle, même si j'en éprouvais du ressentiment. C'était un réfugié, un exilé condamné à mort par son pays, entièrement tributaire de la bonne volonté du gouvernement britannique […]. Les Allemands avaient conquis son pays - nulle part il n'était vraiment chez lui. Qu'importe ! Il bravait tout cela […]. On disait pour s'en moquer qu'il se prenait pour l'incarnation vivante de Jeanne d'Arc […]. Je trouvais cela moins absurde qu'il y paraissait. »
Berlin, 1945 :« La ville n'était qu'un amas de ruines […]. Sur la place, devant la Chancellerie, une foule considérable s'était rassemblée […]. Lorsque j'entrepris de la traverser, tous se mirent à m'acclamer, excepté un vieil homme qui hochait la tête d'un air désapprobateur. Ma haine était morte avec leur reddition. »